La résurgence de la syphilis est constatée depuis le début des années 2000. Nous décrivons rétrospectivement les cas de syphilis hospitalisés au CHU de Nantes entre 2000 et 2010.

Les dossiers étaient retenus sur la base des données sérologiques du service de bactériologie et les données du PMSI. Le diagnostic reposait sur la positivité du TPHA et du VDRL.

Le nombre de sérologies positives a été multiplié par 8 sur la période examinée. Sur les 36 patients hospitalisés, 97 % étaient des hommes, de 17 à 75 ans. Dix-huit étaient infectés par le VIH. Parmi eux, 94 % étaient homosexuels et 67 % avaient un antécédent d’infections sexuellement transmissibles. Le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic était significativement plus grand chez les patients non infectés par le VIH. Trente-trois pour cent des patients présentaient une syphilis secondaire cutanéo-muqueuse souvent accompagnée de signes généraux, 50 % une neurosyphilis sous la forme d’une uvéite le plus souvent, et un patient présentait une syphilis tertiaire sous la forme de gommes osseuses. Les patients présentant une syphilis secondaire isolée étaient traités par une à trois injections de benzathine pénicilline G. Les patients présentant une syphilis tardive ou une neurosyphilis étaient traités par pénicilline G ou ceftriaxone. Trente-neuf pour cent des patients atteints de neurosyphilis gardaient des séquelles neurosensorielles.

Ce travail souligne l’augmentation d’incidence de la syphilis en France et les potentielles sévérités et complexités diagnostiques de cette infection, imposant la réalisation plus large de la sérologie de la syphilis devant un tableau clinique compatible.

Syphilis infection increase has been observed since the early 2000s. The medical records of patients hospitalized for syphilis at the tertiary care hospital of Nantes between 2000 and 2010 were retrospectively reviewed.

Cases were selected on the basis of serological database of the laboratory of bacteriology and extraction from the PMIS. Syphilis cases were defined by both positive TPHA and VDRL tests.

The number of positive serology testing was increased eightfold within ten years. Among the 36 patients with syphilis hospitalized cases, 97% were male, aged 17 to 75 years. Eighteen were HIV-infected patients. Among them, 94% were homosexuals and 67% had a history of sexually transmitted infections. The mean time between symptoms and diagnosis was significantly higher in non HIV-infected patients. Clinical forms of syphilis were cutaneomucous secondary syphilis with frequent systemic symptoms for 33%, neurosyphilis, including frequent uveitis for 50%, and gummatous tertiary syphilis involving bones for one patient. Secondary syphilis cases were treated with one to three doses of benzathine penicillin G. Late syphilis and cases of neurosyphilis were treated with penicillin G or ceftriaxone. Neurosensory sequelae accounted for 39% neurosyphilis cases.

This study highlights the incidence increase of syphilis cases in France, frequent poor prognosis of neurosyphilis cases, and diagnosis difficulties, particularly in non HIV-infected patients. This emphasizes the broader use of syphilis serology for compatible medical situations.